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La tentation fasciste de l'écologie
La tentation fasciste de l'écologie
Posté le mercredi 27 septembre 2023 à 12:14:14
Depuis une trentaine d'années, la question climatique prend progressivement de l'ampleur en France, au gré des canicules estivales, des périodes de sécheresse parfois préoccupantes, et du recul spectaculaire des glaciers. Une sourde angoisse métaphysique monte, même si celle-ci reste somme toute marginale dans la population, à voir l'augmentation des achats de véhicules, la croissance du trafic aérien, etc. Ce ne sont que deux exemples emblématiques parmi pleins d'autres. L'idée ici n'est pas d'être exhaustif, mais de souligner l'antagonisme entre deux mondes : celui des écologistes alertant de la catastrophe imminente et prônant la ''sobriété heureuse'' et même la décroissance rapide (les raisons sont moins climatiques que budgétaires, pour réduire le déficit commercial abyssal de la France qui ne fait que se creuser depuis 20 ans, faute de politique industrielle sérieuse), et le reste de la société relativisant les questions climatiques, poursuivant sa vie comme si de rien n'était, avec des rêves potentiellement destructeurs pour le monde, par ignorance plus que par souhait.
Dans ce contexte, il est reproché aux médias de ne pas assez informer, pour que la population ait enfin accès à la réalité ''scientifique'' de la situation, donnée par principe grâce au GIEC, le fameux groupement intergouvernemental pour l'environnement et le climat. Si la démarche semble louable, elle suppose que les gens passent du temps à écouter ces informations, soient en mesure de les comprendre, et qu'ils y adhèrent pour que les comportements changent collectivement. Vaste programme... Croire que d'un coup de baguette magique, la société va changer relève au mieux d'une utopie, au pire d'une méconnaissance profonde de la nature humaine. L'épidémie de COVID-19 a bien révélé qu'une part majeure de la société était rétive aux mesures coercitives temporaires (confinement et +) pour limiter le flux de malades dans les hôpitaux, bien que les chiffres étaient alors sans appel. Alors quand on parle de +1.5°C comme barrière à ne pas franchir pour le réchauffement climatique (COP21), il est évident que la plupart des gens sourient face à cet enjeu qui parait dérisoire, d'autant qu'une large fraction de la population rêve de soleil et de chaleur... On en a pour preuve l'immobilier dans le Sud de la France qui subit les effets de la crise inflationniste avec bien moins d'ampleur que sur le reste du territoire. Donc parler de +1.5°C est totalement contre-productif, d'autant que la grande majorité confond climat et météo...
Dans ce contexte, pour des esprits simplistes, afin de lutter contre cette insouciance soit-disant morbide de la société, il faut l'éduquer, la gaver d'informations sur le sujet, dans une approche religieuse de la question, c'est-à -dire développer une croyance, à défaut d'une acceptation spontanée. La méthode bien connue est de répéter, répéter, pour annihiler tout esprit critique, et que chaque individu soit infusé par la ''vérité climatique'', pour devenir un bon petit soldat sur le sujet... ! Cette démarche a de très mauvais relents, et fait inévitablement penser aux dérives fascistes, dont le monde a connu les terribles conséquences au milieu du XXème siècle. Le pas, que l'on sentait venir vient d'être franchi par deux associations investies du droit ''divin'' d'éduquer les masses en recourant à la loi. La proposition qui va être présentée au parlement, soit-disant transpartisane, est révélatrice de la décomposition du corps politique (la plupart des ignorants), qui ne perçoit même plus les dangers d'une telle démarche, un affront à la démocratie et à la liberté individuelle.
La tentation fasciste est bien réelle, car cette proposition conduit ouvertement à criminaliser la contestation du fait climatique, en mettant cela sur un pied d'égalité avec le négationnisme historique... Cela laisse rêveur quant aux intentions et à la méthode. Dans ce cas, on devrait interdire de parler du socialisme, qui a causé des dizaines de millions de morts, et dont certains rêvent encore qu'il soit appliqué... Pourquoi ne le fait-on pas ? En fait, les écologistes, prennent prétexte du fait climatique pour avancer masqué leur idéologie marxiste, et l'imposer une fois pour toute. Pourtant, c'est cette idéologie qui a fait le plus de dégâts environnementaux, et de loin !! Tout cela a un nom : la dictature ! Et la dictature en Allemagne est également née dans un contexte démocratique...
Il est commun de présenter la notion de ''consensus scientifique'' comme la preuve que l'on détient la vérité absolue. Le consensus scientifique est un oxymore, totalement incompatible avec la démarche scientifique. C'est justement par la contestation de pseudo-vérités que la science a pu progresser. Elle reflète un état des connaissances à un instant donné, et jamais une vérité. L'Homme observe, associe, et ne peut rien faire d'autres que proposer des modèles pour tenter de reproduire ce qu'il voit au travers d'instruments qui lui donnent accès à un monde qui serait autrement invisible. Les modèles partent d'idées préconçues, dont on évalue la cohérence avec les observations. Tant que l'accord modèle-expérience reste bon, on reste sur les idées de base, sans savoir néanmoins si celles-ci sont réellement justifiées. Il est classique de citer Karl Popper à ce sujet ! Pour lui, '' une théorie qui n'est réfutable par aucun événement qui se puisse concevoir est dépourvue de caractère scientifique ''. Autrement dit, une théorie n'est scientifique qu'à condition d'être réfutable ! Mais cela ne veut pas dire qu'elle est réfutée pour autant. Donc, garder le débat sur la question climatique est vital, car la plupart des écologistes religieux ne connaissent rien à la méthodologie des codes dont on tire des extrapolations qui peuvent être hasardeuses. Il ne s'agit pas de contester le sérieux des démarches scientifiques. Il existe toujours de nombreuses personnes pour qui le monde est plat. Tant mieux pour eux ! La réalité des mesures vient s'opposer à cette assertion, et ce n'est pas pour autant qu'il faut les excommunier. Il est préférable que l'éducation soit menée avec intelligence, pour prouver par exemple que la Terre tourne, avec l'expérience du pendule de Foucault. Il faut rappeler que pendant des millénaires, les Hommes ont cru que le soleil tournait autour de la Terre, et ont même construit des instruments de navigation fiables sur ce dogme !! La société ferait mieux de se préoccuper de l'état lamentable de la pratique mathématique en France, avec seule la moitié des élèves sachant répondre à la question : ''Combien y a-t-il de quarts d'heure dans 3/4 d'heure ?'' et que sur une ligne graduée de 0 à 5, seuls 22% des élèves savent placer la fraction 1/2, et seuls 6% savent placer 3/6... Là , il y a un vrai problème, qui en lui-même ouvre la porte à toutes les dérives, et notamment concernant le climat et les idiots climatiques qui veulent imposer leurs vues par la législation. Comment alors vouloir forcer les gens à s'incliner devant la messe climatique, alors qu'ils ne savent même pas compter et à peine lire...
On nage en plein délire ! Le débat est consubstantiel à la démarche scientifique et n'a rien de religieux. Quand on connaît et comprend les hypothèses sous-jacentes à la construction de codes numériques complexes à la base des prédictions, il est normal de contester les extrapolations. Ces outils remarquables, sont avant tout capables d'aider à l'interprétation, à la cohérence des observations. Leurs capacités de prédiction sont souvent médiocres, car elles impliquent des hypothèses que l'on ne peut souvent pas vérifier sur des échelles de temps qui dépassent les observations. Dans le monde de la fusion thermonucléaire, par essence très complexe, la plupart des prédictions ont été fausses (et le sont très certainement encore), et il y avait pourtant sur certains sujets de beaux consensus entre experts !! Quand on a construit le tokamak JET au Royaume-Uni, les prédictions étaient optimistes quant à la possibilité d'atteindre la fameuse ignition, et de récupérer de l'énergie à profusion. Las, les derniers résultats montrent qu'on ne récupère même pas 50% de ce qui a été injecté, plus de trente ans après le démarrage des premiers plasmas. Il faut être prudent en science, et la vérité d'aujourd'hui n'est en aucun cas garantie pour demain.
L'angoisse climatique repose largement sur des prédictions numériques. Sont-elles valables ? Peut-être, mais personne ne peut réellement le prouver, tout au plus peut-on renforcer la confiance en des prédictions à très court terme par la confrontation avec des observations. A long terme, c'est l'inconnu. Faut-il pour autant juguler le débat d'idées avec des lois liberticide ? Certainement pas. C'est la pire manière de suspecter la manipulation et de discréditer le travail des scientifiques. A ce sujet, la notion d'expert est à relativiser, car même dans le domaine scientifique, il existe très peu de personnes en mesure de discuter en profondeur, de manière technique, de ces sujets. La plupart des orateurs dans les médias colportent, racontent, mais ne connaissent pas en profondeur comment les calculs sont réellement effectués. C'est vrai pour toutes les sciences, climat compris, mais encore plus plus pour celles relevant du monde complexe dans lequel interagissent de nombreux phénomènes hétérogènes. Être co-auteur dans une publication scientifique est donc loin d'être toujours une garantie de sérieux... Dans ce cadre, la notion de consensus est un danger mortel pour la communauté scientifique, qui devrait avoir une attention particulière sur les dissonances, même faibles, qui peuvent être bien plus salutaires qu'on ne le croit.
Les partis politiques à tendance fasciste ont besoin d'une couleur pour exister. Les Verts ne dérogent pas à ce fait, et on voit bien la tentation totalitaire pointer de partout, dans les réglementations, dans la fiscalité, à de très nombreux étages de la société. Il en résulte des dysfonctionnements majeurs dans notre société, du ressentiment qui fait le lit d'autres extrêmes, et qui ne vont aller qu'en empirant. Mais ce n'est pas suffisant. Il faut maintenant interdire de penser différemment. Là est l'énorme danger pour la société. C'est totalement inacceptable. On pourra arguer que tout est manipulation, de gros sous et d'influence. C'est exact, mais interdire le débat sur la question climatique en le criminalisant, c'est le meilleur moyen de ruiner ce sujet de toute valeur, de toute crédibilité. Il vaut mieux garder des esprits critiques, même s'ils dérangent, car ils permettent de s'interroger, de chercher à comprendre. Ils stimulent la curiosité qui est la force primordiale de l'humanité. La contestation de la réalité des prédictions concernant l'évolution du changement climatique peut choquer, mais elle est salutaire pour comprendre. On ne peut mettre cela sur le même plan que le négationnisme, car les horreurs de la Shoah ont été vues, vécues et documentées, et sont donc une réalité historique incontestable, tandis que contester des prédictions reste une démarche légitime, dans la mesure où celles-ci reposent sur des hypothèses, et ne concernent donc pas des faits avérés par principe. Il ne s'agit pas de défendre les climato-sceptiques, qui même s'ils ne sont pas toujours de bonne foi, ont le mérite de s'interroger, de susciter la réflexion, donc le doute. Et c'est par le doute qu'on peut se forger une opinion, et ensuite agir en conséquence. Certainement pas par la contrainte.
Je préfère m'être trompé en toute liberté, que d'avoir raison sous contrainte.
...
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