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L'informatique et moi...
L'informatique et moi...
Posté le samedi 1 avril 2017 à 17:31:02
Bien gérer son informatique, qu'elle soit personnelle ou même professionnelle peut vite devenir un cauchemar avec la rapidité des évolutions technologiques et la multiplicité des appareils. On entasse très rapidement des montagnes de données (musique, photos, films, documents personnels...), on doit gérer des centaines d'accès à des sites avec l'angoisse du mot de passe oublié ou piraté (bilan par facilité, le mot de passe est souvent simple et unique pour tous... ce qui fait de vous une proie facile), bref, l'informatique censée simplifier la vie devient peu à peu une véritable galère. En principe, tout ce qui touche à l'informatique devrait être transparent, et libérer chaque individu pour lui permettre d'avoir tout le temps pour exprimer ses talents !! Ce monde idéal n'est pas pour demain, même si certains fabricants de matériel comme Apple® vantent la simplicité et l'intégration pour vendre leurs produits, et vous fidélisent astucieusement au point de devenir totalement dépendant de l'entreprise californienne. Le Cloud par exemple, dont on entendait la douce musique quotidiennement dans les médias ces dernières années, est ainsi l'outil idéal pour cela, celui qui est censé vous libérer une fois pour toutes de cette technologie bien sympathique sur le papier, mais bien envahissante dans la réalité. Les nuages, symboles de légèreté, derrière lesquels se cachent des millions de disques durs tournant en permanence pour stocker les photos du petit ou les vidéos de l'ado... ! C'est moins glamour, mais c'est la réalité, qui n'est pas en elle-même choquante, car il faut bien que le virtuel atterrisse quelque part pour s'incarner sur les tablettes, smartphones et ordinateurs. Et quand il est facturé, le piège est refermé, et souvent pour longtemps.
Le problème dans tout cela est la gestion d'énormes masses de données, qui dorment en général de manière inorganisée dans nos appareils, jusqu'au jour où le smartphone refuse de se synchroniser, car la mémoire est pleine, où le disque dur de l'ordinateur (SSD ou HDD, soyons moderne !) est plein à 90% ! Aïe, les ennuis commencent, et dans la panique de pouvoir continuer à se servir de ces merveilleux outils, il arrive que des erreurs fatales soient commises, remisant la photo exceptionnelle du chérubin embrassant la truffe du chien dans la poubelle de façon irrémédiable. Finalement, nos parents avec leurs albums papier ne se débrouillaient pas si mal pour préserver le patrimoine immatériel familial (classable potentiellement à l'UNESCO !) et sauf incendie ou inondation, ces précieux documents pouvaient passer les générations et rester lisibles, même si d'année en année, les photos pâlissaient un peu.
En fait, contre toute attente, l'informatique nécessite d'être organisé. Même si cela tombe sous le sens, il y a une subtilité importante qui vient se rajouter avec les technologies moderne: l'anticipation. En effet, découvrir que l'on stocke 10000 photos sur son smartphone depuis cinq ans, pour ne plus savoir qu'en faire le jour où ce dernier crie grâce, est l'assurance d'une catastrophe personnelle assurée. Un dimanche matin pluvieux, on prend alors son courage à deux mains pour transférer les précieux instants figés au format JPEG (ou JPG c'est la même chose) sur son PC portable ou non, et la galère complète commence. Le PC lui-même est gorgé de fichiers à ras bord, les logiciels rarement intuitifs rendent fous et sont rapidement complices d'un désastre annoncé, et c'est la peur au ventre que l'on tape sur la touche RETURN pour lancer une action de salubrité informatique sans bien savoir ce qui va se passer. Autant dire que la journée est foutue...
Rapidement, pour se donner bonne conscience, on file dans les jours qui suivent acheter un disque externe USB dans une grande surface, sans trop savoir les enjeux, et sous le charme du vendeur, on revient gonflé de fierté et se disant que la solution est dans ce petit boitier pouvant magiquement contenir des milliards de fichiers de toute sorte. Le smartphone va pouvoir enfin être dégorgé de ses photos devenues encombrantes et le cycle reprendra, ainsi de suite, jusqu'à la prochaine convulsion informatique. Evidemment, dans le fatras informatique, les doublons sont légion, sans trop savoir comment ils sont arrivés dans la machine... Si l'on comptait les téra-, péta-octets de données inutiles, on aurait certainement le vertige. Mais c'est ainsi.
Quand un jour de bonnes résolutions vient l'envie de structurer toutes ces données plus ou moins anciennes, le drame kafkaïen prend alors toute son ampleur ! Une tasse de café (ou de thé) sur la table, on s'attaque sans grande réflexion à l'organisation des photos, des films, des musiques, des documents personnels, en se disant qu'une fois pour toute, tout ce petit monde serait catalogué de la bonne manière, ouvrant la perspective d'une 'zentitude' informatique potentielle, le Nirvana technologique que l'on nous promet... Prenons deux petits exemples.
Pour visionner chaque photo sur les 10000 que comptait le smartphone, compter une seconde au minimum. Donc pour toutes les voir et se rappeler les bons souvenirs, ce sont 10000 secondes, soit 3 heures environ à voir défiler son passé plus ou moins lointain comme dans un kaléidoscope. Un truc à prendre un bon antalgique... Si par malheur, on décide d'annoter les photos intéressantes, il faut multiplier par 10 au moins le temps passé, et là c'est 30 heures non-stop qu'il faut consacrer à ce travail très fastidieux. Impossible. Pas le temps, pas l'énergie. Avec la vie trépidante d'aujourd'hui, c'est tout simplement hors de portée. Heureusement, l'informatique a bien fait les choses, et chaque fichier est daté ! C'est en soit une piste pour remonter dans les souvenirs. Avec les appareils plus récents, le géoréférencement (GPS) permet d'affiner les choses sur le lieu. Mais rien de plus si l'on en reste à cette organisation, autant dire, qu'avec le rythme de production des fichiers, l'avalanche est loin d'être contenue. Quand plus tard les enfants récupéreront le fameux disque (s'il n'a pas rendu l'âme entre temps), autant dire que la plupart des images ne leurs parleront pas. Rien à voir avec les albums des grands-parents, qui avaient pris le temps de rassembler les souvenirs et de les commenter. Evidemment, il y en avait dix fois moins qu'aujourd'hui, mais ce qu'il reste a une valeur précieuse et transmissible ! Une propriété essentielle ! Le mot-clé est donc transmission. Les technologies offrent un potentiel incroyable pour l'instant présent, mais sans organisation, autant dire que prendre des photos, c'est regarder en permanence le monde à travers un petit trou... Rien de plus débile ! Pas étonnant alors que ce travail d'archivage continu soit délégué par défaut aux réseaux sociaux, qui se gavent des informations qu'on leur donne sans réfléchir et les monétisent à bon escient avec de puissants outils de calculs. Il ont le beau rôle, et auraient tort de s'en priver ! Mêmes les meilleures universités du monde sont complices de cette situation, et fournissent les logiciels basés sur l'intelligence artificielle à cette fin ! Nos meilleurs cerveaux contribuent à notre asservissement informatique...
Le second exemple vient en complément du premier. Quand on a pris conscience qu'il faut organiser les données ainsi produites, on se jète dans l'action en prenant comme référence l'approche de 'grand-papa' mais avec des moyens modernes... Piège mortel et au combien frustrant ! On commence alors le travail dans l'élan de bonne volonté pour ranger bien sagement les images dans des dossiers aux noms mûrement pensés, 'famille', 'enfants', 'maison', 'voyages', etc. Tout cela est rassurant et on se dit qu'on arrivera ainsi à faire rentrer la montagne informe de données dans une organisation sans faille, reflétant la vie du citoyen moyen. Au début, les choses se passent bien, et le travail avance assez rapidement (il faut prévoir quand même des centaines d'heures à ce petit jeu... bon courage). Et puis, les choses se corsent quand il faut décider si telle image dans laquelle on voit un enfant dans la maison pendant les vacances préparant son voyage doit rentrer dans le dossier 'famille', 'enfants', 'maison' ou 'voyages'... Impossible de décider, et la tentation est alors grande de dupliquer ou tripliquer la maudite image comme diraient nos amis québecquois... Heureusement, les logiciels de photos modernes ont saisi le problème à la racine depuis longtemps, et n'offrent la possibilité de ranger les photos par album que pour les nostalgiques de la boite à chaussure dans laquelle les vieilles photos écornées étaient rangées en vrac... La clé: les tags ou mots-clés. Peu importe le dossier, il faut que la photo contienne sa propre information. C'est tout. Charge ensuite de déléguer à l'ordinateur ou au smartphone, la charge de retrouver les fichiers associés aux mots-clés choisis. Plus besoin de dossiers, et il est facile de retrouver le moindre fichier. Mais la plupart des gens rechignent à déléguer une part de contrôle de leurs données aux outils informatiques, alors que cette méthode offre le meilleur pour gérer les grandes masses d'informations. Ce qui vaut pour les photos dans l'exemple cité vaut pour TOUS les types de fichier. En fait, les ordinateurs indexent les fichiers dans les temps morts, ce qui permet de retrouver ceux-ci rapidement dans le grand fatras. Les dossiers n'ont presque plus d'utilités ! D'ailleurs les dossiers intelligents que l'on retrouve parfois dans les logiciels de mail ne font que rassembler des mots-clés basés sur le contenu, le sujet, l'émetteur du mail ou celui qui le reçoit! Ce n'est pas un réel dossier. Ainsi, pour les boites mails, aucun dossier n'est nécessaire. Surprise ! Inutile de perdre son temps à archiver, c'est du mauvais travail que l'ordinateur fait mille fois mieux. En revanche, pour les fichiers binaires (images, musiques, vidéos, etc...), il est nécessaire d'effectuer ce travail au fil de l'eau si l'on ne veut pas être dépassé. Fastidieux, mais nécessaire. Pour la musique, on peut désormais se passer de cela avec le streaming ou les infos fournies sur les albums (achetés ou téléchargés) Un bel exemple est le logiciel iTunes d'Apple®. On délègue en fait le problème. Idem avec les films. Mais pour les documents personnels (photos, vidéos, etc), impossibles, il faut y passer. Mais des logiciels font cela très bien, notamment avec la reconnaissance faciale, et avec les mots-clés par paquet. Reste que la boite à chaussures pour les photos a ses limites, et il est préférable de faire de temps à autre des albums (papier et fichier PDF aisément transmissible) pour rassembler et figer des souvenirs qui gardent ainsi un sens entre générations.
De tout cela que ressort-il ? L'informatique a démultiplié les moyens, et offre des possibilités infinies. Il manque un paramètre essentiel dans notre existence pour en profiter avec facilité : le temps ! Et si l'on n'y prend garde, les documents que l'on stocke précieusement ne servent à rien ou peu de choses. La notion de transmission et d'échange qui est une valeur cardinale de l'informatique est ainsi engloutie dans le gigantisme des données, et cette démultiplication des moyens génère d'autres problèmes en cascade, comme la question de la sauvegarde, de la fonctionnalité, de la confidentialité, que l'on néglige souvent par manque de... temps ! Ce qui devait être initialement une source de simplification devient un fardeau, et une complication de l'existence. On comprend alors que certains préfèrent jeter l'éponge et revenir à des modes de vie déconnectés de l'informatique. Ils n'ont pas totalement tort. Mais le monde évolue et impose d'être connecté. Ne serait-ce que pour ses impôts ! Il faut donc s'organiser, et transformer une difficulté en une aide. Pour cela, il faut faire un effort intellectuel, qui n'est pas simple pour tous, car il nécessite a priori quelques connaissances de base de l'informatique. Mais Google® et Wikipedia® sont là pour éclairer les sujets les plus obscurs. Il faut donc anticiper ses besoins, et trouver les réponses pour satisfaire ceux-ci pour gérer de manière fluide les données dans un contexte technologique en perpétuelle évolution. Pas simple du tout. Et puis tout le monde n'a pas le goût non plus pour cela. En sachant aussi que l'on n'aura jamais le temps de remonter le temps. Ce qui est un fatras informe de données restera certainement dans un dossier fourre-tout (utile dans ce cas !) 'divers' auquel on pourra au moins accéder si l'intérêt se présente un jour. C'est déjà point positif. Face à cette situation, une organisation informatique structurée et durable doit être mise en place au plus tôt, pour en tirer un réel bénéfice au quotidien.
D'autres billets suivront sur la façon de procéder.
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